C’est parmi les hommes qu’Alain Carayol observe le monde et ses semblables. En les regardant, il cherche à faire venir à nous une vision de la planète entre témoignage de situations vécues et vision distancée ou amusée.
     A ses débuts, Alain Carayol se rend plusieurs fois en Inde par la route dans les années 80. Lui promettant aventure et pratique photographique, ce pays ne cessera de l'attirer. C'est vers la recherche de photographies en diptyques qu'il va d'abord s'intéresser. Ce travail sera présenté à Lorient (Galerie Le Lieu, 1996).
      En Inde, il entreprend un travail sur le thème du sacré. La sortie de l'album (Mère gange, 2000) l'entraîne vers une succession de projets dans ce pays pendant une dizaine d’années.
      Les années 2010 et la sortie d'un livre retraçant ses pérégrinations le conduisent vers d'autres projets - sans oublier l’Inde (1).
      Il séjourne alors dans de nombreux pays d’Europe - et au-delà - en interrogeant les liens qui unissent l’homme à la mer (2).
      Parallèlement, dans les villes d'Europe -et au-delà - il explore l’interaction particulière entre les habitants et l'environnement construit autour d'eux (3).

     (1) « Les Travailleurs » : On n’a pas à regarder les images dans l’obsession exotique. Ces images sont de notre région partagée, celle du monde. Avez-vous vu ce rythme qu’Alain Carayol donne à voir ? Voyez-vous que ce photographe est un chorégraphe ? Comment ne pas regarder ses images par leur forme et par leur fond ? Ce monde de là-bas qu’il nous révèle ici ne nous montre rien d’autre que notre commun. Gilles Cervera, 2017.
     (2) « Joies du rivage » : Il faudrait écrire une théorie du bord de mer pour énoncer l'idée que la présence de l'océan est une rencontre qui nous transforme non pour nous diminuer mais pour nous grandir. Ici, à ce moment, nous sommes transcendés et nous connaissons une embellie. Bercés par le ventre de la mer, nous sommes venus renaître. Michel Le Brigand, 2018.
     (3) « Les passants véritables» : Si l'on veut bien regarder les villes nous offrent bien des surprises visuelles. Souvent gommée de l'iconographie des villes, c'est l'humanité dans le paysage urbain qui m'intéresse. En tous cas chaque rencontre avec une ville relance le jeu de la recherche de décors et de faces à face avec ses habitants. A. Carayol, 2018.